RIP: Sergio Pininfarina, créateur de beautés roulantes

Successeur de son père Battista « Pinin » Farina, créateur de la maison de style automobile qui porte son nom, le designer Sergio Pininfarina a définitivement raccroché les clefs le 3 juillet.

Surtout connu pour avoir dessiné la quasi totalité des voitures Ferrari des années 50 à aujourd’hui, Pininfarina a signé les plus audacieux et plus beaux modèles automobiles voitures dans les années 70.

Née en 1926, Sergio rejoint dès la fin de ses études l’entreprise de son père, où il fait ses premiers pas et montre ses talents de designer. Il s’implique beaucoup également dans la gestion de l’entreprise. C’est lui qui, par exemple, convaincra Enzo Ferrari en 1965 de passer au moteur arrière central (comme Lamborghini). A la mort de son père, en 1966, il prend logiquement la tête de Pininfarina.

Il fait construire en 1972, le 1er tunnel aérodynamique en Italie, technique à l’époque encore rare dans le monde. Sergio Pininfarina s’était intéressé très tôt à la réduction de la consommation et de la pollution. Avec la crise du pétrole, la question de l’aérodynamisme prend une place capitale au milieu des années 70. Pininfarina, à l’avant-garde, avait déjà senti le vent tourner.

test de la Lancia Gamma en tunnel aérodynamique

 Le plus connu des designers automobiles italiens (avec son compatriote Bertone) enseigne également de 1974 à 1977 sa spécialité à l’école Polytechnique de Torino et préside l’Association des Industriels de Turin de 1978 à 1984. Association of Torino (1978-1984).Il obtient aussi des décorations remarquables en Italie (Cavaliere del Lavoro en 1976) et en France (Chevalier de la Légion d’Honneur en 1979).

Réputé pour avoir fait les beaux jours des marques italiennes, dont le célèbre cheval cabré, mais aussi Maserati, Alfa Romeo ou Fiat, Pininfarina a aussi dessiné des autos devenues mythiques pour Peugeot, Jaguar ou Rolls Royce. Retour sur les modèles de la firme qui ont marqué les années 70…

Ferrari, la légende

Dans les années 60, Pininfarina avait déjà marqué les esprits avec la Ferrari 275 (1963) et la Ferrari 365 Daytona GTB4, même si cette dernière avec ses lignes très tendues, se rapprochait plus du design des Lamborghini. La 275 et la 365 Daytona se sont illustrées avec brio dans les courses automobiles sur circuit et rallyes.

Ferrari 275 GTC (1966)
Ferrari 365 GTB4A Daytona (Le Mans 1975)

 Le concept de la Ferrari P6, en 1968, préfigure l’avant-gardisme de Pininfarina.

Ferrari P6 (1968)

 En 1970, un concept-car présenté au salon de Genève, la Ferrari 512 S Modulo, fait sensation avec son design futuriste et son aérodynamisme poussé au maximum. Ultra-plate, son toit coulisse vers l’avant pour la montée à bord. Un véritable OVNI, avec ses roues dissimulées dans le châssis.

Ferrari 512 S Modulo (1970)

La 308 GT4, sortie en 1973, est la seule trahison de l’histoire de Ferrari: elle est dessinée par Bertone.

Les autres italiennes: Dino, Fiat, Alfa et Lancia

En 1967, pour répliquer à la Lamborghini Muira à moteur central-arrière, Ferrari accepte de développer un modèle similaire, mais sous la marque Dino. Ce sera la Dino 206 qui sera finalement commercialisée plus tard sous la marque Ferrari.

Ferrari / Dino 206 Competizione (1967)

Pour Fiat, Pininfarina dessine de nombreux modèles dès la fin des années 60: les Fiat 124 (Sport Spider) puis 125 en 1966-67 et la Fiat 130 en 1969.

Fiat 124 Sport Spider (1969)
Fiat 125
Fiat 130 coupé

La ligne de la Fiat Abarth 2000, dessinée en 1969, s’inscrit dans la même mouvance futuriste que la Ferrari Modulo.

Fiat Abarth 2000 (1969)

Les Fiat 1500, 1600 et 1600S (1962-66), sont en fait des copies des Peugeot 404 coupé et cabriolet (voir plus bas).

La Lancia Gamma, lancée en 1975, est en fait dérivée d’un vieux projet dessiné pour  1975-84 dérivée d’un ancien projet du designer pour la marque britannique BMC, la 1800 Berlina Aerodinamica, présentée au au salon de Turin en 1967. La BMC a également inspirée les Citroën GS et CX.
La Lancia Beta (1975) est revue et corrigée par Pininfarina pour la version Montecarlo (sur la base de la Fiat Abarth 030).

Lancia Beta Montecarlo Spider (1976)
Lancia Gamma Berlina (1976)

L’Alfa Romeo Spider, dont la forme a valu le surnom d’ « os de seiche » et qui sera déclinée pendant de longues années, est le dernier projet sur lequel a travaillé le « père fondateur » Battista « Pinin » Farina.

Alfa Romeo Spider (1966-68)

 En 1968 sort l’Alfa Romeo P33, un roadster plus futuriste dans le style de la Ferrari P6.

Alfa Romeo P33

Pininfarina s’exporte: Peugeot, Rolls-Royce, Jaguar

Quand Pininfarina traverse les Alpes, c’est pour s’allier avec Peugeot. La firme italienne dessine  pour la marque au Lion, les versions coupé et cabriolet de la Peugeot 404, puis réitèrera l’expérience avec la Peugeot 504 (Coupé et cabriolet).
En 1976, Peugeot présente pour le salon de Turin, le concept car Peugette, une petite voiture de sport économique pour les jeunes.

Peugeot 404 Cabriolet (1965)
Peugeot 504 coupé / cabriolet (1970)
Peugeot Peugette

Les britanniques ont eux aussi les faveurs du designer italien, avec la  Rolls-Royce Camargue en 1975 et la Jaguar XJ6.

Jaguar XJ6 (1974)
Rolls-Royce Camargue

2 réflexions au sujet de « RIP: Sergio Pininfarina, créateur de beautés roulantes »

  1. L'exception Ferrari le confirme : je préfère Bertone, qui me fait plus rêver. Mais je reconnais que Pinifarina apporte un indéniable "plus" aux modèles qu'il dessine…

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