Musique 70s: les anti-nucléaires

A l’heure où la Planète vit une des plus graves catastrophes nucléaires de son Histoire, petit rappel historique en musique de la protestation anti-nucléaire.

Après les massacres à la bombe atomique d’Hiroshima et Nagasaki pendant la Seconde Guerre Mondiale, avec l’engagement des Etats-Unis dans la Guerre du Vietnam et la chape de plomb de la Guerre Froide qui pèse sur la Planète, les années 60 à 80 sont marquées par des vagues de protestation contre la guerre, la prolifération nucléaire…

En 1963, Bob Dylan écrit A Hard Rain’s A-Gonna Fall en pleine Guerre Froide, juste avant la crise des missiles de Cuba. Il explique plus tard que « Chaque vers est en fait le début d’une chanson à part entière. Mais quand je l’ai écrite, je pensais que je ne vivrais pas assez longtemps pour écrire toutes ces chansons […] »

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D’autres artistes protestent contre l’escalade des armes atomiques et des installations nucléaires:

– Le groupe de hard-rock japonais Flower Travellin’ Band, forcément hippies après le traumatisme atomique de la guerre, signe des titres comme Hiroshima, Kamikaze ou Heaven and Hell.

Tom Lehrer avec les chansons So Long, Mom (A Song for World War III) et Who’s Next?

– le groupe Steely Dan raconte un monde postapocalypique dans King of the World en 1973:« Hello one and all was it you I used to know? Can’t you hear me call on this old ham radio?
All I got to say I’m alive and feeling fine
If you come my way you can share my poison wine »

–  Le français Hubert-Félix Thiéfaine chante en 1979 Alligator 427, résolument engagé avec des paroles comme:
http://www.deezer.com/embedded/small-widget-v2.swf?idSong=538847&colorBackground=531B2C&textColor1=F6BED8&colorVolume=FC6DFA&autoplay=0« À l’ombre de vos centrales, je crache mon cancer, je cherche un nouveau nom pour ma métamorphose, je sais que mes enfants s’appelleront : vers de terre. […]
Je sais que dans votre alchimie l’atome ça vaut des traveller’s cheques, ça suffit comme alibi. »
…le tout rythmé par un « vive la mort » récurrent qui annonce la couleur…


Grateful Dead produit des affiches du groupe avec des slogans anti-nucléaires

Après l’incident survenu à la centrale nucléaire de Three Mile Island, aux Etats-Unis, en 1979, se forme le groupe de protestation Musicians United for Safe Energy (MUSE), avec Jackson Browne, Graham Nash, Bonnie Raitt et John Hall.
Ils organisent une série de concerts anti-nucléaires (« No Nukes« ) au Madison Square Garden de New York en septembre 1979 et un immense concert en plein aire rassemblant près de 200 000 personnes dans le Battery Park City de New York. Participent également au concert Crosby, Stills, and Nash, Bruce Springsteen and the E Street Band, Chaka Khan, The Doobie Brothers, Gil Scott-Heron, Tom Petty…

Le groupe Black Sabbath, sous son nom occulte et ses allures hard-rock, rejette aussi la prolifération nucléaire et la menace atomique. Dans Electric Funeral, ils chantent:

« Une tempête arrive, vous feriez mieux de vous mettre à l’abri de la vague atomique
Les éclairs dans le ciel transforme les maisons en porcheries
Les esprits robotisés des robots esclaves les mènent à une rage nucléaire […] un monde mourant sous la radiation »

Reflex in the sky warn you you’re gonna die
Storm coming, you’d better hide from the atomic tide
Flashes in the sky turns houses into sties
Turns people into clay, radiation minds decay

Robot minds of robot slaves lead them to atomic rage
plastic flowers, melting sun, fading moon falls upon
dying world of radiation, victims of mad frustration

Le chanson  Children of the Grave est elle aussi un cri d’espoir pour un monde de paix face à la peur d’un monde tout nucléaire:


« Les enfants de demain vivent sous les larmes qui pleuvent aujourd’hui »
Le soleil qui se lèvera demain apportera t-il quelque forme de paix?
Le monde doit-il vivre dans l’ombre de la menace nucléaire?
Gagneront-ils la bataille pour la paix ou disparaitront-ils? »

Children of tomorrow live in the tears that fall today
Will the sun rise up tomorrow bringing peace in any way?
Must the world live in the shadow of atomic fear?
Can they win the fight for peace or will they disappear?

Bob Marley est probablement un des plus ardents défenseurs de la paix et alarme souvent la jeune génération contre les risques de la profilération nucléaires, que ce soit dans ses discours ou dans ses chansons, comme dans Redemption Song, à la fin des années 70:

« Have no fear for atomic energy, ’cause none a them can stop the time »
C’est une des dernières chansons qu’il écrit, alors qu’il se sait déjà condamné par le cancer qui le ronge, une balade acoustique éloignée de son reggae habituel:

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